C’est une histoire de renards morts.
Le premier on lui coupa la tête avec le gros couteau de lorsqu’on était enfant, un jour d’octobre, mort depuis longtemps il était, sec et malodorant dans ce tunnel désaffecté de la vallée de l’Ubaye.
L’enfant a dit : “ Prends le maintenant papa, on va nous le voler “.
Le père lui répondit : “ Qui peut bien vouloir prendre un morceau de renard mort mis à part nous ?“.
On laissa le renard sans tête, énigmatique pour le prochain passant.
Le second on lui a coupé la queue.
Mais ce ne fût pas nous cette fois-ci : certes on aurait pu.
Parce qu'on est du genre à faire ça.
Un quelqu’un d’autre, un qui avait peur de se faire voler ce facile trophée, bestiole fraichement décédée sur ce bord de route glacial, en ce petit matin de janvier.
Corps raide de mort et de glace qui disparut dans la journée.
Alors en image on rend hommage.
Au renard sans tête et au renard sans queue.
Pour cette histoire sans queue ni tête.
Vendredi 18 Janvier 2013.