Lorsqu’il demande si il y a de la neige sur les crêtes du Grand Puy, il a dans ses yeux une petite lueur qui brille, comme celle du diamant à son oreille droite.
On raconte alors ce que l’on a vu, de la neige poudreuse tombée par une nuit trop froide, accumulée dans les pentes et qui joue à la sauvette en petites vaguelettes gelées sur les crêtes venteuses.
Un endroit nommé « point de vue « un autre « le pin sec « à 1750 m d’altitude, dans une lumière froide et bleue d’après neige.
L’homme qui pose la question fabrique et vend des yaourts à la ferme.
Il est installé entre trois petites stations de ski.
Connaître la hauteur de neige permet de savoir quand les stations vont ouvrir.
Mais aussi d’engager une discussion qui s’oriente vers la montagne, comment l’appréhender lorsque l’on pratique le ski de randonnée, les endroits où aller sans avoir besoin de stations ni de téléskis.
Plus tôt au Grand Puy les deux jeunes qui travaillent sur le canon à neige posent la même question.
On répond encore, car on est un peu dans le rôle de l’éclaireur pour les gens qui sont restés en bas et qui ne « monteront » que pour passer la dameuse et préparer les pistes.
Quand les ingrédients seront tous réunis.
L’information est importante.
D’elle dépend la réussite d’une saison, le maintien d’un emploi.
Au passage et en question subsidiaire les mécanos des canons à neige demandent si on a vu aussi des animaux en plus de la neige.
“ Des traces oui, des bêtes non, mais elles sont là, cachées “.
Le canon à neige se déclenche automatiquement à moins 3 degrés.
“Regardez le gros tas là, c’est trois jours et trois nuits, mais bon on peut pas faite tourner toutes les couronnes alors on a pas eu beaucoup de neige “.
« Demain ils en annoncent pas mal, ça va faire du bien pour tout le monde. »
Le jeu de hasard continue.
Aujourd’hui les vaches peuvent continuer à brouter dans les prairies du Col de Maure, arrachant l’herbe qui dépasse de la neige.
Demain sera un autre jour.
Blanc.
Jeudi 6 Décembre 2012.
