A mi-parcours du chemin qui grimpe vers la montagne de l’Ubac un panneau jaune et triangulaire, incongru ici, annonce des travaux.
Il se trouve à l’endroit où la piste qui longeait la rivière en sous bois , fraiche de la frondaison des arbres, se met subitement à grimper, droite, raide, sur un sol jonché de cailloux arrachés, qui réverbère la chaleur encore présente en cette fin Octobre.
On a l’impression d’avoir soudain pris un ascenseur et de s’élever vers le sommet à très petite vitesse, la sueur piquante brouillant le paysage alentour.
Une halte s’impose juste après avoir dépassé le bulldozer qui a tracé la piste, justifiant le panneau rencontré plus bas.
On pourra regretter le côté pratique de cette saignée : grande balafre dans le flanc de la montagne au nom de l’art * ? L’accessibilité pour tous ?
La silhouette lointaine d’un berger se détache dans le ciel.
Tout comme son troupeau qui se déplace telle une vague bêlante sur la ligne de crête, équilibre fragile entre le plein et le vide.
C’est une montagne qui cache bien son relief, et qui du bas ne laissait pas présager de la difficulté rencontrée pour arriver à son sommet (1980 m).
Devant nous s’étend un large pâturage, ponctué d’impacts de foudre, qui ont brûlé la maigre végétation solitaire.
Le ciel se voile doucement, annonçant la pluie, suivi sous peu des premières neiges.
Ce jour on a rencontré pêle-mêle : un chasseur qui avait perdu ses chiens, un écureuil avec une pigne dans la gueule, des ânes, une caravane rouillée et éventrée, les pneus de cette caravane, une œuvre d’art * représentant un squelette humain, le crâne percé d’un trou sur le front, incrusté dans le rocher près de la barre des Temples.
Jeudi 25 Octobre 2012.
- VIAPAC Joan Fontcuberta.