“L’étoile d’argent“.
On pense tout de suite à “Astérix chez les Helvètes “ quand après de multiples péripéties en montagne le petit moustachu cueille une Edelweiss dans le neige.
Mais aujourd’hui les fleurs sont là devant nos pieds.
Comme sur une carte postale Suisse.
Les yeux grand ouvert on regarde en doutant les petites étoiles blanches et duveteuses qui poussent là par centaine, bien réelles sur la pelouse d’altitude bourdonnante en cette fin juin, sous la petite cloche de Barles (1900m).
On s’excuserait presque de déranger cet équilibre instable et on reste ébahit devant la délicatesse de la fleur.
C’est la première fois qu’on en voit ainsi de près, une découverte tardive qui mérite une pause dans cette grimpée toute droite et qui nous oblige à redoubler d’attention lorsqu’on pose ses grosses chaussures au sol.
On en oublie le but de cette sortie.
La rondeur des deux cloches de Barles nous émeut beaucoup moins.
On oublie aussi que la montagne est en train de se peupler de gens qui travaillent, comme ces deux paysans qui partent lier leurs bottes de foin.
Peuplée aussi de randonneurs fatigués, la tête déjà rouge de transpiration dans un t-shirt rouge trempé mangeant des cerises sauvages : “ continuez sans moi, je vais vous retarder “ ose dire l’homme dans un dernier souffle comme si il allait mourir sur place.
Les randonneurs à cheval font une halte causette, parlent de la nuit de bivouac, des mouches assez pénibles, de leur chemin vers Authon.
Au col le vent fait danser les herbes folles et sur le retour la pluie se met à tomber en de grosses gouttes chaudes, une pluie d’été rapide qui révèle l’odeur du foin fraichement lié.
Jeudi 28 Juin 2012.