Col de Fontbelle-FROID NOIR ( chronique d'un arrière monde)

Après une petite grimpette par la route fermée du Col de Fontbelle qui est ouverte pour ceux qui savent conduire sur la glace, ce qui surprend le plus c’est le bruit.

Le bruit des arbres qui dégèlent, des pommes de pins qui s ‘ouvrent en craquant à la chaleur et d’où tombe dans un joli mouvement hélicoïdal une graine sur le sol détrempé.

C’est le dégel : brutal, violent, bruyant.

Passer de moins 20 degrés à plus douze en une semaine contribue à effacer rapidement les traces et redonne joie aux plantes et aux oiseaux.

En route pour la barre de Geruen, on passe devant une maison forestière abandonnée où un arbre, par un juste retour des choses, a décidé de pousser sur le toit.

Le bout du chemin donne une belle vue aride sur le village d’Authon et ses robines noires.

Sur la piste en revenant on remarque une pancarte qui évoque un Thierry.

Il y est écrit que Thierry aimait cet endroit.

Il doit être certainement mort et la montagne lui rend hommage.

On arrive vers le col et ce qui surprend le plus c’est le bruit.

Le bruit du groupe de scouts qui jouent à la luge avec la fougue de la jeunesse.

“ Ta gueule, enculé “ font les garçons en se battant dans la neige.

Les filles mangent sagement au soleil avec leur cheftaine scoute.

“ J’ai une idée “ lance un autre chef, on va faire un concours du plus gros bonhomme de neige.

Soudain le sifflet rameute la bruyante troupe.

Ne reste sous les arbres qu’une chemise orange avec son foulard bien noué autour du cou.

Au retour la montagne brûle sous le sommet de la Bigue.

Un dégel brutal, violent.

Jeudi 23 février 2012.