Aujourd'hui nous allons essayer de rencontrer un ermite.
Ce n’est pas évident car par principe un ermite n’aime pas voir les gens et vit souvent dans des endroits inaccessibles au commun des mortels.
Mais celui-ci est orthodoxe et habite non loin d’une chapelle installée sur une crête qui domine le superbe vélodrome d’Esclangon.
Après une bonne grimpée sur un sentier enneigé, en passant du sapin au mélèze nous sommes en vue de l’ermitage.
Dans un silence troublé par le sinistre grincement des arbres.
Une pancarte sur laquelle a été rajouté au stylo bille le mot “ ermite “ nous confirme que nous n’avons pas grimpé pour rien.
C’est sans compter sur un panneau qui nous invite à ne pas déranger inutilement le moine orthodoxe.
Nous hésitons, d’autant qu’à l’intérieur de la Chapelle une autre pancarte nous incite à « déposer ici nos soucis, grands et petits, pour goûter un instant de pure sérénité «.
On s’exécute, pensant être observé, d’autant que la lecture du livre d’or nous apprends qu’une dame est en repentance après avoir tenté « d’épiller « sœur Catherine, la sœur qui partage la solitude du sommet avec l’ermite que nous cherchons.
Nous sommes convaincus de laisser ces gens tranquilles, ne souhaitant pas s’attirer les ennuis du bon dieu pour un vulgaire pêché « d’épillage « de bonne sœur.
Mais un autre panneau (la communication ici se fait par panneaux interposés, laissant la place au silence sachant que pour les liturgies on peut demander le programme via un numéro de portable) nous annonce le pot de miel de 500 gr pour 5 euros seulement.
Du miel d’ermite.
Direction l’ermitage.
Un panneau (…) nous demande de nous annoncer en tirant la cloche.
Après une tentative qui brise le silence pour la journée il faut se rendre à l’évidence que l’ermite aujourd’hui a eu des envies de vagabondages.
Ce sera donc pour une autre fois.
Nous descendons par un sentier de chèvres, pour observer d’en bas la lame de Facibelle, qui tout à tour est phallique, voile dans le vent ou aileron de requin.
Tout dépend bien sur du point de vue et de l’état d’esprit du moment.
Lundi 20 février 2012.
